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Syndicaliste aux impôts
31 mars 2017

LA DETTE: ni coupable, ni responsable

ART_DETTE_MAI_14

ARTICLE ECRIT EN MAI 2014 PAR Christian Steenhoudt

      La dette, je ne  me sens ni coupable, ni responsable ………

En 2013 la dette totale de la France s’élève à  1 900,8 Milliards d’euros (1 518,4 pour l’Etat, 169,8 pour les collectivités locales, pour la Sécurité Sociale) soit 92,7 du PIB. Le montant important de cette dette est utilisé pour culpabiliser l’ensemble de la population, pour montrer du doigt tout particulièrement les retraités, les fonctionnaires, les pauvres « assistés », pour conditionner la jeunesse «  vous n’aurez pas de retraites ».Par ailleurs, dans le bilan comptable de l’état de la France, si la dette est importante, il faut aussi dire que notre pays possède un capital de richesses qui vient atténuer sensiblement le poids de cette dette.

 Le pouvoir économique tenant de l’idéologie ultra libérale est  relayé par les thuriféraires de toutes sortes, politiques, journalistes, pour dénoncer, au niveau des recettes, le poids des impôts, des prélèvements sociaux et parallèlement dénoncer les dépenses excessives de la puissance publique : Services Publics, système de protection sociale.

                   Or depuis plus de 30 ans, au nom de l’idéologie on a baissé fortement les impôts des entreprises et des plus riches, ce qui s’est traduit pour l’Etat et pour le budget social par des baisses de recettes importantes. Au-delà de ces cadeaux fiscaux, aucune lutte sérieuse contre la fraude fiscale, qui représente 60 à 80 milliards d’euros, n’a été mise en œuvre. Depuis plus de 30 ans l’idéologie en place a créé du chômage de masse ce qui, là aussi, entraîne des pertes de recettes considérables pour les deux budgets, et ce, sans compter l’alourdissement des prises en charge pécuniaires de cette situation. 

                   Enfin les différentes crises systémiques ont fortement profité aux banques et aux fonds financiers spéculatifs, pour s’enrichir. Les banques  ont pu  prêter à des taux élevés de l’argent obtenu à  0% auprès de la Banque Centrale Européenne. 

Et pendant que les recettes baissaient considérablement, peut- on dire que, durant cette même période, les Services Publics ont été grandement améliorés ? Non ! Qu’ils sont devenus pécuniairement plus accessibles comme par exemple les études universitaires ? Non ! Peut- on dire que l’accès aux soins s’est lui aussi amélioré ? Non ! Que tout a été mieux remboursé et que  « le reste à charge » a diminué ? Non ! Que les pensions et retraites ont été budgétivores ? Non !

Il est donc complétement faux d’affirmer que nous aurions vécu dans la gabegie et il nous appartient de constamment rejeter cette idée. Il nous faut aussi toujours dénoncer le fait  que cette dette est le résultat direct d’une gestion économique et politique qui  cherche à   porter atteinte à tous les droits conquis par les salariés. En remettant en cause  le rôle de l’Etat en refusant  de lui donner des moyens financiers d’action, l’idéologie ultra-libérale  a pour but final de mettre à mal  toute forme collective de solidarité organisée par lui.

Pourrait-on la rembourser sans en mourir ?

 Il est peu crédible qu’en l’état, la France soit en mesure de rembourser cette dette et ce d’ autant qu’un certain nombre de moyens classiques ne sont actuellement  pas possibles : absence d’une banque centrale sous contrôle du pouvoir politique, dévaluation de la monnaie, taux d’inflation important.

Compte tenu que cette dette appartient à des intérêts particuliers qui se sont enrichis sur le dos de la collectivité nationale, il semblerait indispensable que l’on puisse à minima la renégocier.

 Christian Steenhoudt

   

 

 

               

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