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Dépendance

FINANCEMENT DE LA PERTE D’AUTONOMIE :

dimanche 6 mars 2011

INTERVIEW DE Christian Steenhoudt

Président du comité de liaison des retraités du SNUI, membre de la CE de la FGR.

Lors des journées de Dijon, tu as fais pour le financement de la perte d’autonomie et de l’ensemble de la protection sociale des propositions innovantes, voire 
"décoiffantes" ; peux-tu nous les résumer en quelques mots ?
En 1945 existaient de très grandes entreprises de main d’œuvre synonymes de créations de richesses, et se sont les salaires qui ont été retenus comme assiette pour le financement de la protection sociale. Aujourd’hui la richesse se fait contre l’emploi, au détriment des salaires, par les délocalisations, par une redistribution plus forte en faveur du capital, par une financiarisation de l’économie. Cette situation nous a conduit à considérer que c’est la richesse dégagée par les entreprises qui devait financer la protection sociale en taxant ce qui est le plus représentatif des profits réalisés c’est à dire leur bénéfice brut d’exploitation.

Pour la dépendance la solidarité nationale doit s’exercer par une cotisation progressive et universelle, sur la totalité des revenus y compris ceux du patrimoine (biens immobiliers et capitaux mobiliers) et une taxation des patrimoines les plus importants. 10% des français les plus riches détiennent plus de 50% du patrimoine total des ménages.

Sur la fiscalité en général, le SNUI avance des propositions ; quelle en est "la substantifique moelle" ?
Notre métier nous place au cœur de tout ce qui est économique, politique et social, il nous donne une connaissance assez précise des richesses produites, des patrimoines, des revenus, de qui paye quoi, de qui participe au déficit budgétaire en « optimisant » l’évasion fiscale ou en fraudant. La fiscalité est révélatrice de choix de société. Elle doit être un outil de redistribution des richesses produites. Justice fiscale, justice sociale est le plus vieux slogan, toujours d’actualité de notre syndicat.

Tu es, pour la deuxième fois en très peu de temps, l’invité d’honneur des journées des retraités du SNES ; c’est de la collusion ?
Effectivement c’est beaucoup d’honneur mais aussi beaucoup de plaisir de vivre ces moments avec des militants syndicaux avec lesquels nous partageons des valeurs, un corpus idéologique et des pratiques syndicales unitaires. Notre appartenance commune à la FGR-FP permet de renforcer, avec l’ensemble des militants de toutes ses composantes, nos analyses, nos propositions, nos revendications et ce très souvent, en bonne entente, en bonne intelligence.

PROPOS RECUEILLIS

PAR JEAN-PIERRE BILLOT