Après la crise systhémique de 2008, en 2019 toujours la même idéologie

Mare Fiscum, Mare Nostrum d' Octobre  2008

No 16

ON VIT UNE EPOQUE FORMIDABLE … …

         Une époque où l’on voit la Chine dirigée par un gouvernement communiste qui tient tous les rouages politiques dans tout le pays, et qui laisse se développer sans retenue une économie privée de marché. Ce gouvernement communiste permet ainsi à des millions de travailleurs chinois de découvrir les « délices » de l’exploitation pour le plus grand profit d’un  capitalisme des plus durs qui leur impose des conditions de travail dignes du 19^ème siècle. L’Etat chinois est devenu tellement riche qu’il peut acheter tous les fonds de pensions américains qu’il souhaite et ainsi mettre à mal tout le régime de retraite par capitalisation des retraités américains de Floride !!!

        Une époque où ces retraités qui n’ont pas su ou voulu faire vivre un système de répartition, ont, par leur capitalisation individuelle, donné une importance lourde aux fonds de pensions dans tout le système économique mondialisé. En effet pour pouvoir payer les retraites ces fonds doivent avoir un taux de rentabilité très élevé, ce qui a entraîné ce qu’aujourd’hui il est coutume d’appeler la financiarisation des entreprises par opposition à l’économie réelle et qui aussi, ont été source de création de chômage en faisant diminuer la masse salariale pour augmenter les profits. Ainsi on met le fils au chômage pour payer la retraite du père !!!

      Une époque où l’on voit dans les pays capitalistes une crise financière née de la folie portée par une croyance, jusqu’à présent sans faille, en une idéologie du toujours plus de profit pour un petit nombre de bénéficiaires au détriment de la grande masse des autres, du dogme du refus absolu de toute intervention de la puissance publique dans l’économie de marché. Face à cette crise qui risque d’emporter tout le système financier capitalistique, et même tout le système économique productif, les USA, la Grande-Bretagne, les pays du Benelux, entre autres, tous chantres de l’ultralibéralisme, du toujours moins d’état, du moins d’impôts, ne trouvent d’autres recettes que de faire intervenir l’état qui devra  à coup de milliards de dollars, de livres ou d’euros, soutenir des banques privées, voire de les nationaliser !!! Voilà que tous ces idéologues d’un coup changent leur discours et parlent des bienfaits de la régulation, de l’interventionnisme politique sur l’économique. Méfiance, un vieux sage disait «  feignant il faut être pour ne pas faire des promesses » et on en connaît certains qui sont loin d’être feignants (sans citer de nom, mais vous reconnaîtrez) !!!

      Dans cette époque et en ce moment, je n’aurai pas le triomphe modeste. Lorsque nous affirmions que le rôle de l’état, que les impôts, les services publics, étaient indispensables, qu’il fallait réglementer la puissance économique, par la puissance publique, quand nous dénoncions l’aggravation sans fin des injustices liée à une mauvaise redistribution des richesses produites on nous traitait de ringard, d’attardé, on nous regardait avec un petit sourire condescendant voire méprisant. Alors aujourd’hui, voir tous ces thuriféraires de l’ultralibéralisme manger leur chapeau, je dois dire que c’est un petit plaisir dont je ne me prive pas.

     Au-delà de cette petite satisfaction, il ne faut pas être naïf et lorsqu’il y a crise, il y a toujours une minorité  qui en tire de larges bénéfices et la sagesse populaire sait que, par contre, c’est toujours sur les mêmes que cela retombe. Alors il faudra continuer de porter, haut et fort, nos conceptions, et il faudra profiter de la situation actuelle pour les faire avancer parce qu’une véritable époque formidable passe par la possibilité de vivre dans un monde dans lequel ce n’est pas l’économique mais l’Homme qui doit être au cœur de la société.

Christian Steenhoudt