Démocratie réelle ou démocratie formelle

A l'approche de futures élections politiques

 Relexions exprimées dans un édito de Juin 2010

EDITO_JUIN_2010

No 36

CLR- Union SNUI - SUD Trésor

MARE FISCUM, MARE NOSTRUM,

Bulletin National de Liaison du Comité

JUIN 2010

EDITO

                                                 SOMMES-NOUS ENCORE EN DEMOCRATIE ?

            Depuis de nombreuses années l’idéologie qui domine seule le monde, c’est celle qui affirme que seul le  pouvoir économique est le maître en toute chose, que lui seul a capacité à faire le bonheur des gens. C’est un totalitarisme qui se traduit par un refus dogmatique de tout autre contre-pouvoir, de tout contrôle, de toute restriction mise à sa gouvernance.

            Cette idéologie a été glorifiée, portée et défendue par les hommes politiques, par les gouvernements qui ont scié la branche sur laquelle ils vivaient. Elle dispose d’une élite d’intellectuels, thuriféraires de tous poils économistes, spécialistes, journalistes, qui pour asséner leur discours militant se répandent partout dans la presse, à la radio, à la télé, et qui vivent largement du système. Tout cela se traduit par des endoctrinements de masse et des masses, par un conditionnement qui n’emploie certes pas de façon visible la manière forte puisque ce pouvoir est propriétaire des moyens plus subtils que sont tous les moyens modernes de communication.

            Les Etats, les gouvernements, ne sont plus confinés que dans le simple et double rôle d’assistanat et de gendarme pour, soit atténuer les dégâts créés par cette idéologie en mettant en place des aides pour survivre, soit en utilisant la loi répressive et la police pour contenir les possibles débordements liés aux difficultés sociales résultant elles aussi des méfaits de cette idéologie. Transformés en supplétifs du pouvoir économique, nos élus, nos gouvernants n’ont plus prise sur l’organisation et les choix de la société.

            Nous ne sommes donc plus dans une démocratie réelle mais dans une démocratie simplement formelle. Les institutions mises en place au niveau européen auraient pu être un outil démocratique et de contre-pouvoir de cette idéologie totalitaire. Elles sont aussi au contraire, complètement sous domination de cette idéologie et toutes les décisions prises en de nombreux domaines ne sont pas le résultat de choix décidés démocratiquement mais guidés par les prétendues lois du marché. Notre démocratie se trouve là aussi affaiblie et ce d’autant plus que cette idéologie a absolument voulu déconnecter l’Etat d’un de ses moyens d’agir en lui supprimant toute possibilité d’intervention sur la banque centrale.

            Nous ne sommes donc plus dans une démocratie réelle mais dans une démocratie simplement formelle. Et maintenant au-dessus des Etats on découvre les agences de notation, entreprises privées, construites sur l’idéologie et les dogmes du pouvoir économique dominant qui de fait commandent aux gouvernements les politiques à mettre en œuvre à partir d’un certain nombre de dogmes, transformés en slogan : pas de déficit, pas d’inflation, diminution des prélèvements, moins de fonctionnaires, plus de réformes vers le libéralisme qui vous assurera des lendemains qui chantent.

            Tout cela accompagné de formules simplistes pour conditionner l’opinion. Trop d’impôt tue l’impôt oui mais moins d’impôt surtout pour les mêmes cela crée du déficit. Supprimer des emplois dans la fonction publique oui mais moins de fonctionnaires c’est plus de chômage et moins de consommation donc moins de croissance. Pas d’inflation, pourtant l’inflation peut aider en partie à soulager la crise financière. Pas de déficit oui mais les Etats les plus libéraux (USA GB) sont encore plus endettés que la France et c’est une démonstration supplémentaire de la faillite de ce système idéologique.

                  Ainsi conditionnés, manipulés on peut donc affirmer que les peuples ne disposent pas

     d’un véritable libre  arbitre et qu’ils ne vivent donc plus dans en démocratie réelle.